Les Journées des Brouettes (juillet 1790)
Le 9 juin 1790, l’Assemblée nationale décida qu’une gigantesque cérémonie — la fête de la Fédération — aurait lieu, le 14 juillet suivant à Paris. Conçue comme un rassemblement fraternel et patriotique, réunissant les fédérations de gardes nationaux de toute la France, cette fête devait voir un cortège, à la fois civil et militaire, partir de la Bastille et se déployer au Champ-de-Mars devant environ 400 000 spectateurs. Sur ce vaste espace devaient être érigés plusieurs éléments d’architecture éphémère, dont un arc de triomphe sculpté d’allégories révolutionnaires et antiques et un « autel de la Patrie ».
On s’aperçut, quelques jours avant la fête, que les énormes travaux de terrassement risquaient de ne pas être terminés à temps, ce qui provoqua un mouvement spontané de solidarité. Des dizaines de milliers de citoyens et de citoyennes, de toutes origines et de tous âges, vinrent alors travailler bénévolement au chantier. Ce fut ce que l’on appela les « journées des Brouettes », où chacun mania pelles, pioches et brouettes au milieu des orchestres et des chants, dans une grande convivialité et une euphorie communicative qui faisait croire à chacun que ses rêves se réalisaient.
Voici une sélection d’œuvres illustrant ce grand moment historique – la plupart conservées au Musée Carnavalet.
● Charles-Étienne Leguay (1762-1846), aquarelle gouachée de 1790.
● Jean-François Janinet (1752-1814), gravure de 1790.
● Abraham Girardet (1764-1823), gravure de 1790.
Cette eau-forte fut reprise par d’autres graveurs.
Notamment, vers 1860, par Antoine d’Orszagh :
Et par un anonyme :
● Jean-Baptiste Lesueur (1749-1826), gouache de 1790.
● Hubert Robert (1733-1808), peinture vers 1790.
● Sergent-Marceau (1751-1847), gravure vers 1790.
● Plusieurs gravures anonymes vers 1790.
● Un dessin d’Ary Scheffer (1795-1858) gravé par Jean-François Pourvoyeur (1784-1851).
● Une gravure « d’après Massard », au XIXe.
● Un dessin d’Hippolyte de La Charlerie (1827-1867) gravé par Charles Laplante (1837-1903).
● Une gravure de Jules de Goncourt (1830-1870), d’après l’aquarelle de Charles-Étienne Leguay.
● Une gravure anonyme au XIXe siècle.